Comment utiliser l'IA en réduisant les risques cyber ?

Comme n’importe quelle technologie, entre de mauvaises mains et avec de mauvaises intentions, les technologies de l’IA peuvent tout à fait servir à augmenter et diversifier les cybermenaces.

Bien heureusement, avec une bonne prise de recul, un esprit ouvert et une petite routine de cyber au quotidien, il est tout à fait possible d’expérimenter des « IA »[1] en prenant le moins de risque possible.

[1]On dit « IA » avec des guillemets, car cette appellation reste plus compréhensible, que les abréviations techniques telles que GAN, ANI, AGI, ASI… : https://coolitagency.fr/bien-utiliser-les-differents-termes-de-lintelligence-artificielle/

 

Sommaire

#1 – Ce qui est nouveau est faillible et instable
#2 – Les typologies de données exploitables
#3 – Les usages malveillants possibles
#4 – Les bonnes pratiques pour utiliser des « IA » en toute cybersécurité

#1 – Ce qui est nouveau est faillible et instable

Une technologie nouvelle, une technologie expérimentale, comporte toujours un ensemble de failles, à la fois technique et fonctionnel. C’est normal d’ailleurs ! A un moment, confronter un prototype au public, contribue à l’améliorer ! Le problème, c’est que ces failles, détectées et décortiquées au bon moment, permettent aux cyberattaquants de préparer des actions et d’anticiper des parades.

On entend par failles techniques, l’ensemble des instabilités communes à des lancements de nouvelles technologies, comme :

  • La protection incomplète des accès non-autorisés ;
  • La vérification incomplète des entrées de formulaires, des entrées API ;
  • La non-unicité des identifiants d’accès ;
  • La mauvaise anticipation des surcharges serveurs…

Ces failles techniques sont régulièrement revues et rectifiées au fil des mises à jour. Ce qui est exploité par les cyberattaquants, c’est le laps de temps qu’il faudra aux techs pour identifier les failles et les corriger.

On entend par failles fonctionnelles, l’ensemble des usages négligents que nous pouvons avoir, en tant qu’internaute, à la sortie d’une nouvelle technologie :

  • Ne pas se renseigner sur l’état d’avancée de la technologie ;
  • Ne pas se renseigner sur l’exploitation de nos données ;
  • Dissocier la technologie de ses enjeux sociaux, économiques et juridiques ;
  • Charger des données personnelles et sensibles (photos, url privé, fichiers d’entreprise, biométrie, localisation, état de santé…) ;
  • Ne pas diversifier ses usages, ni ses sources de vérification d’informations…

Nous sommes naturellement négligents, par enthousiasme, parfois par FOMO (Fear of missing out, Peur de rater quelque chose d’incontournable). Malheureusement, les pirates malveillants maîtrisent très bien notre attrait de la nouveauté, pour cartographier les comportements qui facilitent les intrusions, les vols de données.

#2- Savoir ce que les IA exploitent, pour savoir ce qu'on doit protéger

Qu’il s’agisse d’une IA conversationnelle, un assistant de recherche, ou un générateur de contenu, nous sommes susceptibles d’y laisser des données précieuses, en fonction de la base de connaissance de ces « IA » :

  • Des données physiques : Visage, voix, biométrie…
  • Des données comportementales : Achats, goût, avis, historique de recherche…
  • Des données démographiques : Localisation, Genre, Âge…
  • Des données sociales : Statut, revenu, orientation politique…
  • Des données professionnelles : Compte-rendu, données financières, flux logistiques, état de production, données RH, code informatique sensible…

Comprendre ce que les technologies de l’IA exploitent peut constituer un bon moyen de discerner ce qu’on peut, ou non saisir comme données, ainsi que le niveau d’anonymisation qu’on doit apporter.

#3 – Les usages malveillants possibles

L’attaque par Prompt Injection

  • Le périmètre : Les IA conversationnelles et les IA génératives
  • Le principe : Injecter des requêtes (appelées Prompt), qui à force de répétition, vont pousser l’IA à passer au-delà des restrictions de sa programmation d’origine
  • La faille : La nature des IA, conçues pour apporter une réponse satisfaisante, mais pas forcément fiable, morale ou légale
  • L’objectif : Pousser l’IA à partager des informations illicites, ou réaliser des actions illicites

L’industrialisation du phishing

  • Le périmètre : Les IA génératives
  • Le principe : A partir d’un objectif d’attaque, détourner l’IA pour qu’elle génère des modèles d’arnaque en fonction d’un ciblage
  • La faille : Les IA ne peuvent pas évaluer l’intention de leurs usagers. Si je demande de générer un modèle d’e-mail à la manière d’une banque, l’IA ne peut pas deviner que l’e-mail va servir à du phishing bancaire.
  • L’objectif : Réduire le temps de création de contenu destiné au phishing

La propagation de faille de code

  • Le périmètre : Les générateurs de code
  • Le principe : Injecter du code malveillant, ou erroné
  • La faille : Le copier-coller sans revue de code et le manque de modération des générateurs
  • L’objectif : Propager des malwares, des accès non-autorisés, faire planter un système, et ce, sans qu’on puisse facilement remonter vers la personne à l’origine du code

L’usurpation

  • Le périmètre : Les générateurs d’images et les deep technologies
  • Le principe : Récupérer des traits physiques, des voix, des mouvements
  • La faille : L’opacité des politiques de confidentialité, les effets de mode qui nous poussent à nous jeter sur le dernier filtre amusant, sans se poser de questions
  • L’objectif : Recréer des images factices (des photos, comme des vidéos) à des fins d’extorsion

Les crimes pornographiques

  • Le périmètre : Les générateurs d’images et les deep technologies
  • Le principe : Similaire à l’usurpation, il s’agit aussi de récupérer des éléments physiques, sans le consentement des usagers
  • La faille : La mise en public de nos visages sur les médias sociaux
  • L’objectif : Recréer des images pornographiques, sans le consentement des personnes dont on exploite l’image, à des fins d’extorsions, des fins criminelles, de commerces illicites

Le vol de données

  • Le périmètre : Les IA conversationnelles et les IA génératives
  • Le principe : Créer des contrefaçons d’application, en faisant passer le service pour une alternative gratuite, ou peu chère
  • La faille : Le manque de modération des fournisseurs d’accès, le manque de vérification des usagers
  • L’objectif : Récupérer les données personnelles à des fins d’usurpation, de commerces illicites, ou d’intrusion

La désinformation amplifiée

  • Le périmètre : Les IA conversationnelles et les IA génératives
  • Le principe : Créer des fakes news et les rendre virales sur un maximum de médias sociaux
  • La faille : Le manque de modération, et le manque de modérateurices, la radicalisation des opinions en ligne
  • L’objectif : Diffuser du contenu de propagande, déstabiliser des pays, déstabiliser des personnalités publiques et/ou politiques

#4 – Les bonnes pratiques pour utiliser des « IA » en toute cybersécurité

Essayer de prendre connaissance des politiques de confidentialité

Sans forcément en lire l’intégralité, si vous vous rendez compte que les politiques sont absentes, difficiles d’accès, ou incompréhensibles, c’est que le service est potentiellement opaque, et présente un risque pour vos données.

Raisonner le partage d’image personnelles et intimes

Souvenez-vous…50% des contenus pédocriminels ont été créés à partir d’images volées sur les comptes sociaux de l’entourage des victimes. Il en va de même pour les deep fake à usage illicite.

Anonymiser un maximum les fichiers qu’on uploade

Cette présentation que vous voulez rendre plus jolie grâce à PIMP TA PREZ, l’IA qui transforme tes PPT en œuvre d’art, comporte-t-elle des données confidentielles ? Votre entreprise vous autorise-t-elle à utiliser ce type de service ? Que peut-il se passer si ces données sont exploitées par des tiers ?

Donner des feedbacks

Les contenus générés par les « IA » du moment, sont tirés de ce qui est le plus viral, le plus populaire, et le plus requêté, in-app (depuis le service), ou plus globalement sur Internet.

Si un contenu que vous avez fait générer vous met mal à l’aise, vous paraît biaisé, ou faux, il faut le signaler. Vous contribuez ainsi à l’éducation de l’IA.

Garder de l’esprit critique

Le contenu que j’ai généré est-il fiable ? Ses informations vérifiables ? Mes sources d’information sont-elles diverses ? Le contenu rassemble-t-il des faits ? Ou des opinions ? Le contenu est-il authentique ? Libre de droit ? Avec l’accord de ses créateurices ?

Déconstruire ses biais de confirmation

L’information que je lis, que je vois, est-elle vraie ? Est-elle factuelle ? Ou est-ce que je la crois vraie, parce qu’elle conforte mon opinion ? Est-ce que des personnes peuvent être lésées si je la diffuse ? Est-ce que je contribue à une diffamation si je la diffuse ?

Avoir une routine de sécurité

Changer régulièrement mes mots de passe, mettre à jour mes applications, rester à l’écoute des alertes au phishing…

Différencier moyen et solution

Les « IA » sont des outils, et ne constituent en rien des « solutions magiques » à des sujets de fond. Si on a une organisation bancale, utiliser une « IA », ou une solution d’automatisation, sans questionner l’organisation, ne fera qu’automatiser, ou répliquer une organisation bancale.

Faire preuve de patience

Les technologies sont mouvantes, et ne cessent d’évoluer, de s’améliorer. Ce qui est faillible aujourd’hui ne le restera pas éternellement. Les usages aussi évoluent. Et les « IA » deviendront ce que nous en ferons…de bien et d’éthique.

Pour aller plus loin


Comment partir en congés d'été, en toute cybersécurité ?

Le saviez-vous ? L’une des raisons pour laquelle votre entreprise est plus vulnérable pendant les congés, c’est surtout parce que salarié•e•s, comme dirigeant•e•s, n’arrivent pas à se déconnecter de leurs outils professionnels. Tout en étant moins attentifs aux risques cyber !

En période de vacances, 9 dirigeant•e•s sur 10 ne décrochent pas complètement de leur activité.

Côté salarié•e•s, il s’agit de 67% des travailleur•se•s français.

Dans cet article nous allons revenir sur les attaques les plus courantes en période de vacances, les bonnes pratiques à mettre en place avant, pendant et après les congés.

#1 — Quels types d’attaques sont les plus courantes en période de vacances ?

Il y a plusieurs modèles de menaces, en fonction de votre niveau hiérarchique dans l’entreprise, mais aussi vos habitudes et destinations de vacances telles que :

  • Le vol physique de matériel : ordinateur, clé usb, disque dur, téléphone…
  • La perte et la dégradation du matériel (“haaa la pina colada renversée sur le clavier…”)
  • L’installation de logiciel espion
  • Le vol de données
  • Le phishing
  • L’arnaque au président
  • L’infiltration d’appareil

#2 — Mesurer les risques

Afin de protéger correctement l’entreprise, quand il y a des départs en congés, il y a plusieurs étapes à suivre afin d’être en mesure de :

  • Mesurer les conséquences des absences
  • Assurer la continuité d’activité et la réponse à incident
  • Sensibiliser l’ensemble de l’entreprise aux bonnes pratiques de sécurité en vacances

L’idéal est qu’en amont, vous ayez défini les modèles de menaces de l’entreprise, c’est-à-dire une cartographie des différents risques encourus en cas d’absence d’une fonction, d’un service, etc.

Pour définir ces modèles de menaces, il y a plusieurs questions à soulever :
  • Quelles sont les données détenues par chaque service ? Par niveau hiérarchique ?
  • Sur quels matériels et logiciels sont-elles stockées ?
  • A-t-on des outils de détection suffisants pour les protéger ?
  • Les équipes accèdent-elles à ces logiciels sur du matériel mobile ? Professionnel ? Ou Personnel ?
  • Les équipes utilisent-elles des logiciels non-référencés par l’entreprise ?
  • Les équipes sont-elles sensibilisées à la sécurité ?
  • Les équipes amènent-elles leur matériel en vacances ?

Une fois ces modèles définis, vous serez en mesure d’en déduire les risques encourus, en fonction de chaque situation, métier et matériel.

#3 — Sensibiliser et…laisser partir en vacances déconnectées !

Nous sommes tous moins vigilants en vacances. C’est pour cela, que le meilleur moyen d’éviter les cyberattaques, c’est de profiter de ses vacances sans :

  • Vérifier ses emails ;
  • Vérifier ses tickets ;
  • Lire les conversations sur Teams ;
  • Répondre aux appels professionnels…

Au-delà des risques cyber, il s’agit aussi de respecter le Droit à la déconnexion. Il est important de faire comprendre aux salarié•e•s qu’ils ne perdront pas leur emploi, pour ne pas avoir répondu aux sollicitations pendant leurs congés ( c’est la loi 😉 )

Et si vous êtes un super dirigeant·e qui applique et respecte le Droit à la déconnexion. Mais que les salarié•e•s ont toujours du mal à décrocher, il faut sensibiliser aux bonnes pratiques de vacances en toute cybersécurité :

  • Réinitialiser ses mots passe avant de partir et au retour de congés
  • Éviter d’annoncer où et quand on part en vacances sur les réseaux sociaux
  • Éviter de géolocaliser ses photos de vacances et/ou de prendre des photos dans des cadres facilement reconnaissables
  • Ne pas se connecter aux logiciels professionnels sur un WiFi Public
  • Ne pas accepter, ni utiliser, de cadeaux type clé USB, disque dur externe, carte SD…
  • Activer la vérification des paiements sur son application bancaire
  • Privilégier l’utilisation d’un VPN, même sur mobile
  • Ranger le matériel professionnel en lieu sûr et clos
  • Éviter au maximum de se connecter aux logiciels professionnels sur du matériel personnel
  • Éviter de stocker ses mots de passe dans les trousseaux des navigateurs ou des téléphones
  • Ne jamais se connecter sur des appareils publics

Nous savons très bien que tout cela est plus facile à dire qu’à faire. Les habitudes mettent du temps à évoluer, surtout en termes de cybersécurité en entreprise. C’est justement pour ça qu’il est essentiel :

  • D’anticiper vos modèles de menace
  • De définir vos risques et les conséquences de ces risques
  • De sensibiliser régulièrement autant les dirigeante·s que les salarié·e·s

En ritualisant de plus en plus ces bonnes pratiques, quelle que soit votre fonction ou votre niveau hiérarchique, vous gagnerez en autonomie, et serez de plus en plus en mesure de savoir comment agir en cas de cybermenace.

Bonnes vacances à tous·tes 🙂 !


Pourquoi mettre en place une politique de gestion de mots de passe ?

“123456”, “qwerty”, “password”, “marseille”, “loulou”… En 2021, les pires mots passe sont toujours les mêmes. On estime même que 406 millions mots de passe ont été divulgués en 2021, soit une moyenne de 6 mots de passe par habitant (source NordPass).

En moyenne, il faut moins d’une seconde pour hacker un compte personnel, qui utilise un mot de passe trop simple. Pour une entreprise dont la gestion des mots de passe est faiblement sécurisée, le risque est le même.

Dans cet article, nous allons vous donner quelques pratiques fondamentales pour mettre en place une politique de gestion de mots de passe.


#1 — Définir un mot de passe complexe

Tout commence avec le bon choix du mot du passe ! Choisir un mot de passe sécurisé permet de :

  • Réduire les risques qu’une personne malveillante accède à un compte utilisateur de l’entreprise ;
  • Renforcer la sécurité des comptes administrateurs ;
  • Intégrer la sécurité dans les bonnes pratiques professionnelles des collaborateurs.

Il y a plusieurs critères à intégrer dans son mot de passe, afin de garantir un niveau de sécurité suffisant :

  • 12 caractères minimum ;
  • Au moins 1 majuscule ;
  • Au moins 1 minuscule ;
  • 1 chiffre et un caractère spécial.

On vous l’accorde, il est difficile de retenir et d’innover constamment ce type de mot de passe. Pour cela, le plus simple reste d’utiliser un générateur de mot de passe, comme le générateur en ligne motdepasse.xyz ou les générateurs de logiciel de sécurité en ligne tels que Dashlane, 1password ou Avast.

Source — The Cybersecurity Hub

#2 — Éviter la réutilisation de mot de passe

Même si le mot de passe est complexe, s’il vient à être compromis et divulgué sur internet, il devient inutilisable.

Les hackers utilisent des programmes pour automatiser leurs attaques et trouver les mots de passe.

Dès qu’ils ont en trouvé un, ils le réutilisent sur d’autres sites internet, et ainsi de suite. Les mots de passe volés sont soit revendus, soit utilisé pour compromettre les données de l’entreprise.

Il faut donc éviter au maximum la réutilisation de mots de passe, même avec quelques variantes, comme : « loulou22 », « loulou23 » … Les hackers anticipent également les variations possibles.

#3 — Utiliser un coffre-fort numérique

Avec la multiplication des outils en ligne, nous avons forcément une multiplication de mots de passe. Cette multiplication de mots de passe peut parfois mener à des failles dans la politique de mot de passe, ou l’utilisation de mémo matériel, très risqué : tableau Excel, post-it…

L’utilisation d’un coffre-fort numérique peut permettre de :

  • Stocker l’ensemble des mots de passe sur un serveur sécurisé ;
  • Générer aléatoirement des mots de passe complexes ;
  • Se connecter sans avoir à saisir les identifiants et mots de passe ;
  • Partager des données sensibles de manières sécurisées.

Le coffre-fort est protégé par un seul mot de passe maître à retenir. La perte ou la compromission de cet unique mot de passe peut être prise en charge par l’éditeur qui vous propose le coffre-fort.

Parmi les plus connus du marché, on retrouve : Dashlane, NordPass, KeePass, LastPass...

#5 – Éviter de passer par des systèmes tiers, non-dédiés à la sécurité

Google, Facebook, Twitter, LinkedIn… proposent tous des moyens de s’authentifier via leur propre système d’authentification. Le problème avec des services tiers, c’est la dépendance. Si ces derniers viennent à être attaqués, il y a un risque à ce que les accès de l’entreprise soient compromis.  

Il en va de même pour les navigateurs : Chrome, Firefox, Edge etc. Ces services sont régulièrement attaqués, et comportent régulièrement des failles de sécurité.

Pour les sujets de sécurité, comme les mots de passe, il vaut mieux privilégier des services dédiés à la sécurité (générateurs, coffre-fort…)

#5 – Activer la double authentification

On ne le répète jamais assez ! Le risque zéro n’existe pas ! On œuvre surtout à réduire les risques au maximum. Les pratiques citées ci-dessus permettent de réduire les risques de vol de mot de passe, mais ne l’empêche pas 100%

Pour renforcer la sécurité d’accès à un compte, il est également conseillé d’en renforcer l’accès via la double authentification.

Cette méthode de sécurité permet, au moment de la connexion à son compte, d’utiliser un second moyen d’authentification pour accéder à son compte. On vérifie doublement la personne qui devra se connecter via un SMS, un e-mail, une application en plus.

Les bénéfices de la double authentification sont multiples :

  • Renforcer la sécurité des accès aux comptes sensibles de l’entreprise ;
  • Empêcher l’accès à un compte même si le mot de passe a été volé ;
  • Renforcer la sécurité en dehors du bureau.

Les méthodes de cyber hacking de mots de passe continuent de se perfectionner, au fil des années. Les attaques sont de plus en plus subtiles. Par exemple, on sait qu’aujourd’hui les hackers peuvent tenter de contrepasser la double authentification.

Pour réduire les risques de sécurité, les entreprises doivent impérativement s’armer d’une politique de gestion de mots passe robustes :

  • Définir des mots de passes complexe ;
  • Privilégier les coffres forts numériques ;
  • Éviter les solutions tierces ;
  • Sensibiliser les collaborateurs à la réutilisation ;
  • Mettre en place la double authentification.

En complément de ces pratiques, on peut ajouter le renouvellement des mots de passe tous les 90 jours, afin de toujours garder un temps d’avance sur les attaques possibles. Sans oublier, de sensibiliser régulièrement les collaborateurs sur les différents risques et actualités cyber liés aux mots de passe.


Comment sécuriser son code ?

Dans son dernier rapport dédié aux failles de sécurité, IBM a identifié le coût moyen d’une faille de sécurité à 4 millions de dollars. Cisco évoque également qu’une faille de sécurité peut coûter jusqu’à 20% du chiffre d’affaires d'une entreprise.

Certaines de ces failles de sécurité exploitent des vulnérabilités dans le code informatique afin de voler de l’information, s’introduire sur le système informatique, supprimer des données…

De la conception à la maintenance, les développeur-ses peuvent avoir un rôle à jouer dans la protection des données de l'entreprise.

Même si le risque ne peut pas atteindre le niveau 0, je vous propose quelques règles à suivre qui peuvent aider à renforcer ce rôle, sans modifier drastiquement leur activité principale.


Règle n°1 – Toujours concevoir avant de développer

Plus les lignes de code sont complexes, plus elles sont difficiles à maintenir dans le temps, surtout lorsque les développeur-se-s changent.

Pour réduire cette complexité, les équipes de développement doivent pouvoir dédier du temps à la réflexion et à la conception du code.

Plus l’écriture du code est simple, plus elle sera facile à faire évoluer, à transmettre et à maintenir dans le temps.

Règle n°2 – Automatiser les tests

Il est courant que plusieurs développeur-se-s travaillent sur le même code, ce qui amène des problèmes d’intégration et de qualité.

Afin de détecter ces problèmes, on peut opter pour l’intégration continue. Ce type de pratique regroupe un ensemble de technique pour vérifier la qualité du code de manière automatique. Cela aide aussi à identifier s’il y a eu une régression sur le code, et ce, de manière transparente.

L’intégration continue fonctionne grâce à des outils tels que CircleCI, JetBrains ou Travis CI. Ces outils vont reproduire et simuler un déploiement en production, lancer des tests automatiques définis dans le programme…

Règle n°3 – Faire de la veille de vulnérabilités

Une application ou un logiciel informatique utilise régulièrement des bibliothèques externes. Ces bibliothèques peuvent contenir des vulnérabilités, qui peuvent être exploitées par des hackers.

Pour surveiller l’apparition de nouvelles vulnérabilités, le service CVE a pour mission d’identifier, de définir et de cataloguer les nouvelles failles de cybersécurité.

Compte tenu des milliers de vulnérabilités, il existe des plateformes permettant d’agréger et analyser ces failles, selon son existant, le tout en temps réel : Kenna Security Vulnerability Management, Flexera Vulnerability Manager, Tenable.io ou ZeroNorth.

Règle n°4 – Former les développeurs

Les développeur-se-s ne sont pas ou peu formé-e-s à la cybersécurité. Iels appliquent les exigences de sécurité imposées par le-a RSSI et les bonnes pratiques de développement.

Pourtant, ils utilisent de plus en plus de technologies différentes qui amènent leur lot de failles de sécurité.

Les développeur-ses peuvent être le premier rempart aux risques de sécurité. Pour cela, iels doivent être accompagné-es et formé-es aux bonnes pratiques de développement sécurisé.

Iels peuvent être accompagnés sur plusieurs sujets :

  • Apprendre à configurer, intégrer et utiliser des outils cyber sécurité (outil d’analyse de code et vulnérabilités, outil de tests d’intégration…) ;
  • Apprendre à évaluer les risques liés à l’utilisation d’un outil, définir des critères sécurité avant de choisir un outil, identifier les données sensibles à protéger ;
  • Intégrer des méthodes de développement sécurisé, comme définie par l’organisation OWASP

Règle n°5 – Faire de la revue de code

La revue de code est un des moyens les plus efficaces pour réduire des risques de cybersécurité.

Elle consiste à procéder à l’examen du code par un-e autre développeur-se, généralement plus expérimenté-e.

Le processus de revue de code est essentiel, il permet :

  • de réaliser un contrôle qualité en continu ;
  • d’enrichir et d’améliorer la qualité des réalisations des développeur-ses

Il existe plusieurs manières de revoir un code :

  • Pair programming ;
  • Pull requests ;
  • Revue périodique…

Règle n°6 – Réaliser des audits de code

L’audit de code permet d’évaluer en profondeur le niveau de sécurité d’un logiciel ou d’une application. Il est mené par une entreprise tierce.

Un audit de code est réalisé dans plusieurs contextes :

  • Au moment du lancement d’une application ou d’un logiciel contraint par des obligations réglementaires,
  • Lorsque l’application ou le logiciel est massivement utilisé,
  • Au moment où l’entreprise devient publiquement connue, les cyber hackers attaquent particulièrement des entreprises visibles.

Il a un double objectif sécurité :

  • Identifier les vulnérabilités de sécurité ;
  • Évaluer la qualité des mesures de sécurité intégrées au code.

A l’issu d’un audit, un plan d’action technique est fourni qui permet à l’entreprise d’identifier ses points d’amélioration.

Règle n°7 – Activer les logs

Les logs désignent un fichier qui stocke l’historique d'activité d'une application, ou d'un serveur. Pour toute application ou logiciel, il est donc nécessaire d’activer les logs, pour les analyser régulièrement.

Grâce à ces logs, il est possible de détecter des cyberattaques, un dysfonctionnement, des problèmes de sécurité, etc. Ces journaux permettent aux dévs de corriger leurs codes et d’identifier des comportements anormaux.


La sécurité dans le code est au centre des enjeux cybersécurité des entreprises.

Elle doit être utilisée comme un moyen d’améliorer la qualité des développements informatiques et de renforcer la protection de l’entreprise contre des cyberattaques.

Ces règles de sécurité sont les bases pour un premier niveau de sécurité. Elles doivent être revues, renforcées, corrigées de manière régulière.

Enfin, il ne faut pas négliger la partie humaine de la sécurité dans le code : le-a développeur-se. Iels sont en première ligne pour corriger les failles de sécurité, iels doivent être accompagné-es et formé-es aux bonnes pratiques de sécurité, afin de les appliquer dans leur travail de conception, de code et de maintenance.