Flex office : les étapes à ne pas manquer côté informatique
Le Flex Office consiste à proposer un espace de travail où les bureaux ne sont pas attitrés.
Renforcé par l'évolution du travail hybride, le Flex office permet à l’entreprise de réduire ses coûts immobiliers, tout en proposant aux salarié-e-s des conditions de travail, elles aussi flexibles.
Il permet également de répondre à un besoin croissant des salarié-e-s de pouvoir travailler dans des conditions différentes, selon son organisation et ses tâches quotidiennes, elle dynamise également les échanges entre collègues.
D’un point de vue informatique, un plan d’action est nécessaire pour détailler l’ensemble des tâches attendues pour assurer une mise en place efficace, et faciliter au maximum l’accès aux outils de travail.
Ces différentes actions impliquent différents acteurs IT :
- Un-e chef de projet IT en charge de la coordination du projet, du planning, de l’analyse des coûts d’investissement et de l’organisation du déploiement
- Un-e responsable IT en charge de réaliser les inventaires logiciels et matériels
- Un-e responsable de la conduite du changement en charge à la fois de la communication avec les salariés et managers, de l’identification des points de blocages et de réticences, et de l’accompagnement au changement des services métiers et IT
- Un-e responsable des services généraux pour l’organisation de l’espace de travail
Le service IT est garant de la réalisation et de l’accompagnement des équipes dans la mise en place du flex office.
Les services métiers seront, quant à eux, régulièrement consultés durant la réalisation de ces actions.
#1 — Réaliser un inventaire du matériel informatique
La première étape à suivre, avant de lancer la mise en place du flex office, consiste à réaliser un inventaire du matériel informatique de l’entreprise et d’identifier le nombre de :
- Ordinateurs fixes et portables
- Appareils téléphoniques (smartphones et téléphones fixes)
- Bornes WIFI
- Decks et câbles de chargement d’ordinateurs
- Écrans d’ordinateurs
Il faut ensuite valider la mise à disposition pour chaque salarié-e d’un moyen de rangement sécurisé de leurs affaires. Les postes n’étant plus attribués, les salarié-e-s ont besoin de déposer leurs matériels et effets personnels dans un endroit qui leur est propre. Il faut prévoir pour chacun un casier sécurisé et de quoi transporter son matériel facilement.
#2 — Référencer les logiciels informatiques
Les logiciels informatique et systèmes de stockages de fichiers sont à inventorier pour identifier les manques et assurer la continuité d'activité des salarié-e-s.
Pour cela, il faut :
- Lister les solutions informatiques utilisées
- Identifier pour chaque logiciel, s’il est accessible à distance via une connexion internet
- Prévoir de faire évoluer ou de changer les logiciels qui ne permettent pas de travailler à distance
- Stocker les données sur un disque dur et/ou serveur externe géré par un infogérant, ou sur une solution cloud telles que Google Cloud Storage, OneDrive, Dropbox, IBM Cloud Storage…
#3 – Organiser l’espace de travail
Pour organiser l’espace, il faut dans un premier temps valider le nombre de postes « flex office » qui sera mis à disposition.
A l’issu de cette identification, il faut :
- Quantifier le nombre d’écrans par poste
- S’assurer de la mise à disposition d’un moyen de chargement de l’ordinateur
- Vérifier la qualité du réseau WIFI
L’espace de travail en mode flex office doit comprendre des espaces de réunion et des salles d’appel Même en flex office, les équipes maintiennent le besoin d’avoir des temps collectifs en réunion et des temps d’appel en espace individuel.
Il est également conseillé de prévoir un système de visioconférence performant pour le travail hybride (CISCO, Teams, OneDirect, Zoom…) qui permette aux salariés de maintenir la cohésion d’équipe, même dispersée. Attention cependant à l’effet réunionite ! Les visio doivent être plus brèves et plus cadrées pour rester pertinentes pour les salarié-e-s présents et à distance.
#4 – Identifier le coût d’investissement à réaliser
A l’issue de l’analyse et de la réalisation des précédents points, il est possible d’identifier le coût d’investissement pour la mise en place du flex office.
D’un point de vue matériel et réseau :
- Identifier les écrans et autres matériels manquants à acheter ou à remplacer
- Identifier les besoins d’investissement dans des solutions réseaux (bornes WIFI, changement d’opérateurs, renforcement de la fibre…)
Si l’entreprise utilise des téléphones fixes, le salarié-e doit pouvoir maintenir sa propre ligne privée. Pour cela il existe deux types de solutions :
- Passer sur des solutions de téléphonie VoIP (via TrunkSIP ou autres solutions)
- Passer sur des solutions de téléphonie SaaS qui redirigent les appels vers le poste utilisateur
Attention cependant, à bien encadrer et respecter les temps de disponibilités de chacun.
En cas d’usage d’ordinateurs fixes, il faudra soit envisager d’investir dans des solutions de virtualisation de postes de travail (VMware, Compufirst, Windows Virtual Desktop…) ou de remplacer le matériel par un ordinateur portable.
Concernant les logiciels, le changement de logiciels implique de :
- Valider les logiciels devant être remplacés
- Réaliser un benchmark pour valider les nouveaux logiciels
- Potentiellement investir dans une prestation de service, si l’équipe IT est surchargée ou en sous-effectif
- Décommissionner les anciens logiciels (arrêt et finalisation des contrats)
#5 – Déployer le Flex Office
A partir du moment où les inventaires sont réalisés, le coût d’investissement défini et que le mode d’organisation des équipes est identifié, la mise en place technique du flex office peut débuter.
Pour cela, il faut :
- Procéder à l’achat du matériel manquant
- Installer les nouveaux logiciels et migrer les systèmes informatiques
- Renforcer la communication auprès des équipes avec le partage d’un retroplanning, une communication et des échanges réguliers
- Organiser une semaine de tests sur les postes dédiés
- Prévoir un jour de télétravail le jour de la bascule
#6 – Accompagner au changement
L’accompagnement au changement débute dès le début de la mise en place du flex office, à savoir :
- Préparer une communication sur ce qu’est le flex office, ses impacts, avantages et ce que cela implique en termes de changement ;
- Identifier avec chaque manager l’impact organisationnel que cela va avoir ;
- Identifier les irritants et les contraintes ;
- Renforcer la communication interne de manière positive : apports dans les relations professionnelles, retours d’expériences, étude de situation… ;
- Planifier des temps d’échanges pour évaluer le bon déroulé du flex office : points d’attention, axes d’amélioration, état du matériel, état de la cohésion d’équipe…
Quel que soit la taille de l’entreprise, le flex office est un mode d’organisation qui nécessite un plan d’action concret, qui implique :
- Un inventaire du matériel ;
- Un référentiel des logiciels ;
- Une évolution des méthodes de management ;
- Des investissements immédiats ;
- Un plan de conduite du changement ;
- Une politique d’amélioration continue des conditions de travail.
Le retour sur investissement peut être rapide et permet à l’entreprise de revoir ses méthodes de management. Elle permet également à l’entreprise d’accélérer sa transformation digitale, de gagner en agilité dans la gestion de son Système d’Information.
Cela permet de mélanger des corps de métier qui discutent peu en temps normal.
Pour les équipes IT, c’est l’opportunité de valoriser davantage le rôle que les équipes jouent dans l’organisation du travail et ses mutations.
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À quoi sert un audit informatique ?
Un audit informatique est un outil de contrôle dont l’objectif est d’évaluer la situation et le niveau de conformité de l’entreprise dans le cadre d’un projet informatique, et ce, afin de valider les dispositifs et l’organisation associés. Il ne fournit pas de solutions.
Il est très souvent réalisé dans la contrainte (demande d’un client, obligation réglementaire…), rarement sur la base d’une initiative interne. Mais concrètement, un audit informatique c’est quoi ? Comment ça s’organise ? Quels sont ses avantages ?
Afin de comprendre les opportunités liées à la réalisation d’un audit, il faut comprendre ses objectifs, son articulation et la manière de l’utiliser.
#1 - Qu’est-ce qu’un audit informatique ?
Un audit est une démarche d’évaluation qui se base sur une liste de contrôle à réaliser sur un sujet donné. Cette liste permet de réaliser un état des lieux de la conformité d’une entreprise.
Il est rarement obligatoire, sauf dans le cadre de certaines réglementations, notamment dans le cadre d’audit de sécurité informatique.
La liste de contrôles se veut objective et exhaustive. Elle n’a pas pour objectif de fournir un jugement sur l’activité d’une entreprise. Elle doit uniquement contrôler si un point est respecté et/ou réalisé.
On peut en dégager au mieux une feuille de route mais sans s’y engager. La recherche de solutions est à la charge de l’entreprise auditée.
Il existe autant d’audit qu’il existe d’activités informatiques au sein d’une entreprise : sécurité, gestion des info gérants, continuité d’activité, développement de codes…
On peut catégoriser l’ensemble de ces audits en deux familles :
- Audit global dont l’objectif est d’évaluer une activité de l’entreprise avec l’informatique qui lui est associée
- Audit spécifique dont l’objectif est d’évaluer une activité informatique particulière au sein d’une entité de l’entreprise
En informatique, il existe principalement 4 types d’audit :
- Organisationnel : Contrôler le pilotage de l’activité informatique comprenant les rôles et responsabilités, les processus et procédures, les dispositifs de contrôles internes, les tableaux de bords…
- Sécurité : Contrôler l’application de la sécurité au système d’information comprenant le management, les procédures, les projets, le code et les vulnérabilités...
- Application / Logiciel : Contrôler les méthodes de développement de logiciels et d’applications comprenant la maintenance, le Security by Design, le pilotage projet, le patching…
- Exploitation : Contrôler le fonctionnement opérationnel des services informatiques, comprenant les outils de surveillance du système d’information en temps réel, les serveurs, les applications, les sites internet, le support…
Un audit a ainsi toujours un objectif précis, auquel on associe un type d’audit. Pour choisir le type d’audit à réaliser, il faut également comprendre comment il s’organise.
#2 - Comment s’articule un audit ?
Un audit se déroule sous plusieurs contextes :
- À la demande d’un client
- À la demande d’une entité légale
- Pour valider un prestataire ou un fournisseur
Avant de le réaliser, plusieurs actions préparatoires sont nécessaires :
- Identifier le sujet à contrôler
- Communiquer la volonté de contrôler ce sujet auprès des équipes concernées
- Sélectionner un auditeur externe ou une entité interne
Pour maintenir l’objectivité de l’exercice, il est nécessaire de se faire accompagner par une entreprise tierce lorsque le sujet à contrôler est nouveau.
Ensuite, l’audit s’articule de la manière suivante :
- Phase de cadrage
- Valider le périmètre à contrôler
- Valider les équipes cibles et leurs disponibilités pour répondre à l’audit
- Valider les questions et thèmes de l’audit à aborder
- Planifier les différentes étapes de l’audit
- Phase de réalisation
- Bloquer du temps auprès des équipes auditées
- Mener l’audit
- Communiquer autour de l’avancement de l’audit
- Phase de restitution
- Synthétiser et présenter les résultats de l’audit
- Proposer des recommandations et des axes d’amélioration (si demandés)
Un audit est donc un ensemble de phases à réaliser de manière systématique et répétitive. C’est cette répétitivité qui permet de donner un cadre, un moyen de contrôle et de comparaison entre deux audits sans donner de jugement, afin de déterminer les opportunités d’amélioration.
#3 - Quels sont les avantages d’un audit ?
Un audit permet à une entreprise de réaliser des contrôles de son activité informatique, à un instant T. Il permet également de contrôler un tiers et de s’assurer que ce dernier est conforme aux exigences de l’entreprise.
Un audit identifie objectivement le niveau de conformité d’une entreprise, pour l’aider à identifier ses manques et à définir une feuille de route. Il n’a pas vocation à fournir les solutions.
Même si un audit requiert la mobilisation d’une partie des équipes de l’entreprise, son aboutissement offre une vue simple et efficace des actions à mettre en place pour remettre l’entreprise en conformité avec les normes informatiques.
Dans l’idéal, il est pertinent de réaliser un audit quand :
- L’activité de l’entreprise est dépendante d’un seul outil ;
- L’entreprise devient publiquement connue ;
- L’entreprise rentre dans un programme de fusion-acquisition ;
- L’entreprise est phase de croissance ;
- L’entreprise souhaite être certifiée.
Transformation digitale : quels sont les impacts de la surcharge d’outils ?
« On ne pourrait pas trouver un outil pour ça ? » Qu’il s’agisse de sujets RH, IT, commerciaux ou managériaux, on vient à poser cette question pour combler un manque ou pour gagner en efficacité. Au prime abord, cette question peut paraître sans risque.
Cependant, à force de la répéter, on peut frôler alors le « solutionnisme technologique »[1]. Cette idéologie sociale, véritable biais de notre ère numérique, transforme chaque problème en sujet technique, auquel on apporte une solution technique, même quand le problème n’a pas été pleinement adressé aux personnes concernées. En d’autres termes, à force mettre en place logiciel sur logiciel, application sur application, on en oublie les problèmes de fond.
Un outil est un moyen de résoudre des problèmes, mais il n’est jamais une solution « miracle ». Alors quels sont les impacts de la surcharge d’outils sur l’entreprise ? Comment éviter d'installer trop d'outils ?
#1 - Les impacts sur l’Humain
Derrière chaque nouvel outil, il peut y avoir 2 types de besoin…
- Le Besoin Interne, remonté par le Métier ou le Management
- Le Besoin Externe, remonté par le Client ou le Commercial ou le Marketing
…Et plusieurs parties prenantes :
- La direction et le management
- La chefferie de projet
- Les équipes techniques
- Les équipes métier
- Les ressources externes
Quels sont les impacts de la surcharge d’outils sur ces personnes ?
- Le rejet et le désengagement
- La perte de cohésion
- Des difficultés à maintenir l’activité opérationnelle
- Le cloisonnement
- L’augmentation de risques psychosociaux
À quel moment, on se risque à imposer une surcharge ?
- Quand on ne prend pas le temps de questionner le besoin en fonction de l’émetteur
- Quand on n’étudie pas le temps, ni la capacité des utilisateurs finaux à prendre en main le nouvel outil
- Quand on traite toutes les demandes comme un besoin général
Pour éviter la surcharge, il y a plusieurs questions à se poser en amont de chaque lancement d’outil :
- Qui sont les personnes concernées par l’outil : les décisionnaires, les sponsors, les ambassadeurs, les référents techniques, les référents métiers et surtout les utilisateurs finaux ?
- Depuis combien de temps est-ce que le besoin a été émis ?
- Le besoin qui a été remonté est-il un besoin général ou un cas particulier ?
- Le problème à résoudre soulève-t-il des sujets de fonds : défaut d’organisation, conflits, manque de compétences en interne, manque de moyens… ?
- Avez-vous suffisamment de personnes qualifiées pour mettre en place l’outil de bout en bout ?
- Les utilisateurs finaux ont-ils été sollicités dans la validation du besoin ?
- Les utilisateurs finaux ont-ils le niveau de compétences suffisant pour utiliser l’outil ?
- Des dispositifs d’accompagnement et/ou d’acculturation sont-ils à prévoir ?
Qu’est-ce que ces questionnements vont apporter ?
- Une structuration complète d’un cahier des charges fonctionnel
- La validation d’une solution technique ou d’une solution managériale
- Une conduite du changement anticipée
- La réduction des frictions aux changements
- La réduction des risques psychosociaux
#2 - Les impacts sur l’Organisation
Dans le cadre de la mise en place d’un nouvel outil, il y a plusieurs sujets organisationnels à soulever :
- Les objectifs associés à la mise en place de l’outil et leur suivi
- Les moyens de suivi des avancées
- Le planning global et sa répartition de temps
- Les disponibilités des équipes
- Les contrats et les coûts financiers
Quels sont les impacts de la surcharge d’outils sur l’organisation ?
- Le cloisonnement
- Les retards
- La perte de visibilité sur les avancées
- La perte de visibilité sur les dépenses et les surcoûts
- La multiplication des contrats et/ou les litiges fournisseurs
- Le manque de fluidité dans la communication interne voire une absence de communication interne
À quel moment, on se risque à surcharger l’organisation ?
- Quand on n’a pas clarifié et formalisé les objectifs associés à l’outil
- Quand on n’a pas défini de suivi de projet : moyens de suivi, communication interne, critères de réussite, points d’attention, gouvernance, rôle…
- Quand on n’a pas planifié les actions de mise en place
- Quand on n’a pas estimé avec les équipes concernées le temps nécessaire pour aboutir chaque action
- Quand on n’a pas validé les disponibilités des équipes
- Quand on n’a pas analysé le référentiel d’outils existant
- Quand on n’a pas passé en revue les contrats fournisseurs actuels
Pour l’éviter, il y a plusieurs questions à se poser en amont de chaque lancement d’outil :
- Qu’est-ce que vous attendez du nouvel outil ?
- Avez-vous un budget clair ? Savez-vous réaliser un budget pour un projet informatique ?
- Comment allez-vous suivre et communiquer sur les avancées de la mise en place ?
- Quelles sont les échéances du projet ? Un planning a-t-il été fait ?
- Combien de temps faut-il aux équipes, aux fournisseurs pour délivrer leurs tâches ?
- Les équipes ont-elles d’autres projets en parallèle ? Sont-elles disponibles ?
- A-t-on déjà un outil similaire ? Qu’est-ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas avec cet outil ?
- A-t-on des contrats à résilier ? Quels sont les délais ? Les coûts de résiliation ?
Qu’est-ce que ces questionnements vont apporter ?
- Une structuration de la gestion de projet : planning, charges, coûts, gouvernance…
- La définition de la stratégie de communication interne
- Des équipes peu voire pas immobilisées pour leurs autres activités
- Une orientation projet plus cohérente : maintien de la mise en place d’un nouvel outil ou commande de développement spécifique pour un outil existant ou amélioration de l’existant
- Un budget plus maîtrisé, plus transparent
- Une maîtrise des coûts : pas de doublon, pas de litige de contrat, des délais de résiliation anticipés…
#3 - Les impacts techniques
L’environnement technique de l’entreprise regroupe plusieurs périmètres :
- L’équipe technique
- Le matériel informatique et/ou le système d’information
- Les logiciels existants et la gestion des données
- La maintenance
Quels sont les impacts de la surcharge d’outils sur l’environnement technique ?
- Des retards
- Augmentation de la dette technique
- Incompatibilité des logiciels et/ou du système d’information
- Perte de visibilité sur l’inventaire des logiciels existants
- Augmentation des risques de sécurité
- Perte de données
- Surcoût de maintenance et de support
À quel moment, on se risque à surcharger l’environnement technique ?
- Quand on multiplie les anciennes versions de logiciel ou d’application
- Quand on choisit un outil sans valider s’il est compatible avec l’existant
- Quand on ne tient pas à un jour son inventaire d’outils
- Quand on n’intègre pas de critères de sécurité dans le choix et le paramétrage de l’outil
- Quand on n’intègre pas suffisamment les équipes techniques dans les études de faisabilité et/ou analyse de risque
- Quand on n’intègre pas suffisamment les équipes techniques dans l’estimation des temps
- Quand on n’a pas de référentiel de données ni de programmes de reprise de données
- Quand on n’a pas anticipé les charges de maintenance (temps et coût) ou qu’on a omis la maintenance
Pour l’éviter, il y a plusieurs questions à se poser en amont de chaque lancement d’outil :
- Les équipes techniques sont-elles disponibles ?
- Les technologies requises sont-elles maîtrisées ?
- Quels sont les outils existants ? En avons-nous besoin pour le nouvel outil ?
- Les outils existants sont-ils tous à jour ?
- Est-ce que l’outil choisi est compatible avec les outils existants ?
- La mise en place d’un nouvel outil nécessite-t-elle une montée en version ?
- Quel est le niveau de sécurité du nouvel outil ?
- Quelles sont les contraintes de sécurité à appliquer au nouvel outil ?
- Quelles sont les données à intégrer dans le nouvel outil ? Où sont ces données ? Qui est en mesure de les intégrer ?
- A-t-on prévu le support du nouvel outil ?
- Des évolutions sont-elles à prévoir ?
- La maintenance a-t-elle été intégrée au budget ?
Qu’est-ce que ces questionnements vont apporter ?
- Un cahier des charges technique réaliste
- Un planning de mise en œuvre détaillé
- La validation technique de l’outil
- La mise en place de bonnes pratiques de sécurité
- Le maintien de la continuité d’activité
- La maîtrise des coûts
Un trop grand nombre d’outils, loin de valoriser le caractère innovant d’une organisation, surcharge surtout les équipes et l’environnement nécessaire à son bon fonctionnement.
Si le sujet n’est pas résolu assez tôt, cela impact très fortement l’Humain, l’Organisation et l’Environnement technique. Un nouvel outil révèle souvent des problématiques de fonds. Si celles-ci ne sont pas résolues avant la mise en place, on ne fait que répliquer voire renforcer des problèmes managériaux, dans les processus de la solution technique.
Ce qui entraîne :
- des retards ;
- une perte de visibilité ;
- des surcoûts et des litiges contractuels ;
- des limites techniques difficiles à maintenir ;
- du désengagement des équipes.
Face à la surcharge d’outil, il y a un ensemble de questions à se poser en amont de la mise en place d’un nouveau logiciel ou d’une nouvelle application. Ces questions peuvent paraître un peu lourdes et chronophages mais elles ont le méritent de :
- Rassembler tous les acteurs concernés par la mise en place
- Consolider une vision commune
- Clarifier les objectifs et les problèmes de fond
- Résoudre ces problèmes de fond
- Structurer la gestion de projet
- Maîtriser les investissements financiers
- Miser sur l’amélioration et la consolidatio
[1] Idéologie sociologique définie et démontée par le chercheur et auteur Evgeny Morozov
Décryptage Sécurité : que retenir de l'incendie d'un datacenter OVH ?
En mars dernier, l’incendie du Datacenter de OVH a secoué le monde informatique. Près de 3,6 millions de sites web et sous-domaines, hébergés chez le n°1 du cloud européen, se sont retrouvés indisponibles pendant plusieurs jours. Pour certains, c’est l’ensemble de leurs données qui a été perdu.
Cet événement a ainsi mis en exergue le besoin pour les entreprises, petites comme grandes, de se munir d’un plan de continuité (PCA) pour éviter un arrêt d’activité soudain. Pour cela, il est important d’en comprendre les objectifs, les actions à entreprendre pour le définir et les avantages que cela apporte à terme.
#1 - Quels sont les objectifs d’un PCA ?
Un Plan de Continuité d’Activité a pour objectif de garantir le maintien de l’activité de l’entreprise en cas de sinistre majeur (cyberattaque, catastrophe naturelle, incendie, pandémie…), et plus particulièrement, de maintenir le fonctionnement du système d’information. Il permet de réduire les risques d’arrêt d’activité et de préparer l’entreprise à des événements imprévus.
Il se formalise par la réalisation d’un document référentiel regroupant un ensemble de procédures à mettre en place, d’une analyse de risques à laquelle on associe un plan d’action, des rôles et des niveaux de responsabilités.
Ce référentiel nécessite du temps, mais peu d’investissement en fonction de l’internalisation ou externalisation de l’étude. Le choix d’un prestataire se décide en fonction de l’appétence aux risques de l’entreprise. Si le risque est une notion nouvelle, il peut être intéressant d’externaliser.
#2 - Comment mettre en place un PCA ?
Dans un premier temps, il est indispensable de définir une gouvernance sécurité comprenant un·e responsable, avec des connaissances en termes de sécurité, qui pilotera ce projet.
Sa première tâche est d’identifier tous les actifs critiques de l’entreprise : une donnée, une application ou un logiciel, une ressource humaine – dont l’indisponibilité impacterait fortement l’activité de l’entreprise.
Pour cela, il faut réaliser une analyse de risques qui intègre une analyse d’impact, une définition des niveaux de risques, un inventaire de l’ensemble des facteurs de risques pouvant impacter l’entreprise et les moyens disponibles pour mitiger ces risques.
A l’issu de cette analyse, il est nécessaire de valider les plans de mitigation[1] associés à chaque risque en les alignant à la stratégie globale et aux moyens réels de l’entreprise. Pour rappel, un PCA a pour objectif de maintenir l’activité essentiel de l’entreprise, il n’a pas vocation à maintenir l’entièreté des activités.
Enfin, l’ensemble de ces informations doivent être inscrits dans le document référentiel dans lequel on intègre également des rôles, des niveaux de responsabilités pour chaque plan de mitigation ainsi qu’un planning. Ce planning doit intégrer à minima les futurs tests de gestion de crise en réel, les fréquences de mise à jour des procédures et les dates de revue de l’analyse de risques.
#3 – Pourquoi mettre en place un PCA ?
Définir un PCA représente un avantage stratégique pour l’entreprise sur plusieurs aspects :
- Le maintien de l’activité opérationnelle : Grâce au PCA, l’activité critique peut continuer de fonctionner, même en mode dégradé[2], et ainsi permettre de réduire les pertes de marché, l’immobilisation des équipes, et les incidents contractuels.
- Un avantage concurrentiel : Face à des concurrents moins bien préparés, qui seraient dans une situation similaire, le PCA représente une opportunité de rassurer les clients acquis sur la stabilité de l’entreprise mais aussi d’en attirer de nouveaux.
- Une opportunité RH : Les salariés sont sensibilisés aux sujets sécurité et risques. Ils sont également rassurés par la fiabilité de leur organisation en cas de crise ou de situations imprévues qui viendrait à impacter leur activité.
L’incendie malheureux d’OVH démontre l’importance de se munir d’un PCA en cas de défaillance d’un de ses prestataires ou de l’apparition d’un sinistre majeur. Le PCA est considéré comme un surcoût pour l’entreprise, pourtant des actions simples et peu onéreuses permettent de garder une bonne maîtrise des risques impactant l’entreprise. Ainsi, que l’on soit une TPE ou une PME, on s’assure de réduire les risques lié à un arrêt d’activité. Concernant les actions plus complexes à mettre en œuvre, ils doivent s’inscrire dans la stratégie globale de l’entreprise afin d’en accepter les risques en cas de non-réalisation.
[1] Définition « Plan de mitigation » : Plan de mise en œuvre de mesures destinées à atténuer les conséquences d’un risque
[2] Définition « Mode Dégradé » : Situation où tout ou partie d’une entité organisée doit fonctionner sans ses ressources habituelles, humaines et matérielles